jeudi 26 janvier 2012

Jour 1



Jour 1

Pays de contrastes... pour une première journée, c'est réussi avec, entre autres, la visite de Dharavie, un des bidonvilles de Bombay.

Et si les centaines de cris de salutation "hi" étaient plus tôt des "help"? Tous ces enfants perchés aux fenêtres, courant dans la rue, s'approchant de nous pour nous toucher doucement, le sourire aux lèvres, gentiment pour nous dire bonjour…

Âge moyen de durée de vie, cinquante ans, journée de travail, dix heures, semaine de six jours, travail, récupération de plastiques, d'aluminium, de grandes canisses d'huile pour la communauté musulmane. Et bien oui, il faut distinguer la musulmane de l'hindoue. Les travailleurs dans la première sont des transfuges de l'extérieur de Bombay. Le secteur industriel de ce bidonville est surtout habité par eux. Je dis habité puisque pour dormir, ils balayent le sol de leur lieu de travail et y dorment. Ils sont des transitoires, retournant chez eux pour la saison des récoltes. J'allais oublier. Ils font aussi de la couture à la chaîne, comme le faisait mon amie. Tous des hommes, très jeunes, des enfants qui ont grandi trop vite, ou qui n'ont jamais été enfants.

Et les lieux de résidences, musulmans d'une part, hindous d'une autre et un troisième groupe, des tôliers, ceux-la viennent du nord. J’ai oublié leurs noms. Maisons de deux étages, le haut au propriétaire, le bas au locataire à quarante dollars par mois. Une seule pièce de dix mètres carrés. Aire ouverte disons-nous dans nos chics chez nous. Un petit recoin d'un mètre carré, un coin d'eau pour le lavage et la toilette de la reine du logis. Pas de toilettes. Elles sont publiques, extrêmement rares, sales et sollicitées. Ces maisons de deux étages sont collées les unes aux autres, grains de chapelets miséreux en de longues enfilades. Un dédale de rues, non, disons de ruelles, pas tout à fait, de sentiers plutôt, à peine un mètre de large dont la moitié est réservée à l'égout à ciel ouvert, sillonnent ces espaces. Non seulement faut-il faire attention où nous marchons, mais il faut aussi surveiller nos têtes.

Ah oui, j'oubliais. Un grand canal contenant les eaux usées de Bombay encercle cet espace, un canal qui déborde lors de la crue de la saison des pluies. Je vous fais grâce de son contenu. Imaginez le pire et vous ne serez qu'à son approximation timide.

Le secteur hindou est moins horrible que celui où vivent les musulmans. Leurs femmes travaillent elles aussi, ce qui double le revenu familial. Les sentiers deviennent ruelles, des lieux publics, espaces d'air et de lumière. Leur travail consiste à fabriquer ces délicieuses petites galettes rondes, un genre de chip indien, que l'on sert au début des repas pour faire trempette.

Plus jamais je n'en mangerai sans penser à ce monde inouï.
Ne cherchez pas les photos. Par respect pour ses habitants, notre guide nous a demandé de s'abstenir.


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