jeudi 29 mars 2012

Jour 69


Jour 69                  L'impie confondue

Nous arrivons d'une visite au site bouddhiste de Lumbini. Le cœur de cet espace d'une superficie d'environ quatre kilomètres carrés, est le lieu précis où serait né en 563 av. J-C, Siddharta Gautame, le Bouddha historique. Cet espace sacré, le temple Maya Devi, est entouré de ruines millénaires et ont fait l'objet de longs débats archéologiques et politiques.

Cette construction est un bâtiment anodin, pour ne pas dire banal, de briques blanches. L'édification d'un monument grandiose se fait toujours attendre.

Mais une magie y règne. Des groupes de pèlerins affluent, souvent tout de blanc vêtus, les autobus de fervents déversent leur groupe tout endimanché, des touristes bedonnants en shorts et en t-shirt détonnent par leur irrespect, les cyclistes avec leurs rickshaws déglingués font la queue aux roupies, les chants scandés résonnent sous le soleil torride, les pieux font la queue pour se recueillir au-dessus de la pierre reconnue comme étant là, exactement, où Bouddha est né. L'intensité de ce moment est palpable.

Ceux qui s'attardent un peu trop sont invités par un gardien à laisser la place au suivant. J'ai aussi fait la file pour voir de plus près, pour sentir sous mes doigts la pierre rugueuse et dorée où tous déposaient leur front. Cinq fois j'y ai touché, pour DJC, pour H et G, pour Y et N, mes amis bouddhistes.

Dans le grand jardin derrière le temple, sous un arbre immense, des moines priaient, bénissaient les dévots et se laissaient photographier pour la postérité. Un autre, à l'écart, acceptait leurs offrandes. De cet arbre béni, JC a cueilli les feuilles pour les remettre aux amis bouddhistes.

Je crois que la piété c'est cela. Un mouvement collectif vers une croyance intense qui anime le cœur et qui transforme le regard sur les gens et sur les choses. Ici elle baignait dans le calme et le recueillement. Ailleurs, comme à Ajmer, elle était hystérique. (voir jour 33)

1 commentaire:

  1. Chère Marie,
    La piété, tu en a été témoin. Tu l'as sentie: c'est communicatif, contagieux, même envahissant. Même les impies en sont touchés! Belle définition: "un mouvement collectif..."

    J'aime surtout ta phrase: "des touristes bedonnants en shorts et en t-shirt détonnent par leur irrespect". C'est le mot "irrespect" qui me frappe et me fait rire. Qui l'eut cru? Marie Lamoureux était dans le camp des "respectueux", elle a trouvé un peu indécent cet irrespect, cette indifférence, cette inconscience religieuse! Tes amis bouddhistes vont croire qu'il y a de l'espoir!
    Le professeur Boulet

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