mardi 21 février 2012

Rose Jaipur

Bien sûr, quitter le Kérala et le sud de l'Inde nous a fait un petit pincement, mais notre arrivée à Jaipur, capitale de 2,5 millions d'habitants du Rajasthan, à été comme une caresse. Les quelques heures d'avion nous ont laissés un peu fatigués dans cette ville énorme, bruyante et franchement polluée. Mais à notre arrivée à l'hôtel, nous avons été vite séduits. Typique de l'architecture rajput avec ses trois étages, la couleur beige rosé, les balcons qui décrochent du bâtiment, les crénaux en pointe, les petites tours, les planchers de granit noir et blanc, les murs peints de motifs floraux, les arcs des portes et des fenenêtres avec plein de petites courbes et se terminant en pointe, les verres colorés et le climat feutré, bref, une belle influence musulmane. De plus, la décoration des chambres et des corridors est superbe avec des dizaines de photos de chasse au tigre et de maharajas et des meubles et objets antiques. Dans notre chambre, sur une petite table ornée de céramiques fleuries, il y a un gramophone à cornet qui doit bien faire ses cent ans. Le tout pour 40$ par jour. Le restaurant, sur le toit, est l'un des meilleurs rencontrés jusqu'ici. Tous les soirs un musicien de tablas s'exécute et un montreur anime ses marionnettes à fil traditionnelles.

La ville à été fondée de 1727 par le maharaja Jai Singh II, un visionnaire, urbaniste (c'est lui qui a dessiné les plans de la ville) et astronome (il faut voir le musée en plein air grand comme deux terrains de football où sont exposées ses "machines" pour mesurer le temps, les étoiles, le passage des planètes et j'en passe). On peut y voir le la plus grosse horloge solaire au monde dont le faîte s'élève à 27 mètres. Elle donne l'heure à deux secondes près! Impressionnant! Le coup d'oeil général pourrait nous faire penser à un jardin de sculptures minimalistes.

La vieille ville, ceinturée d'une muraille compte plusieurs portes et s'étend sur quelques kilomètres carrés. C'est rempli de boulevards, de rues et de ruelles surchargées d'échoppes et d'ateliers d'artisans. On a conservé la concentration des métiers par zones dans la ville: ainsi se suivent les sculpteurs sur marbre, les tisserands, les ferblantiers, les joailliers, etc. Les différents bazars se suivent et présentent en cascades des milliers d'échoppes qui débordent de toutes sortes de produits qui vont des épices multicolores aux non moins multicolores saris, en passant par souliers, les ustensiles de cuisine et les bijoux.


La visite du palais de la ville (city palace) nous a captivée pendant deux belles heures hier, juste avant la visite de ces appareils astronomiques des plus étonnants, ingénieux et des plus scientifiques. Nous avons ainsi déambulé dans la vieille ville pendant près de deux heures, à travers ce capharnaüm de boutiques et de ruelles, frayant notre chemin entre les tuk-tuks à moteur et à pédales, les voitures et les camions, la foule TRÈS dense et les vaches qui errent doucement sur les trottoirs et la chaussée. Je pense qu'on commence à vraiment aimer cela, ce pays.

Aujourd'hui, nous nous sommes rendus, à dix kilomètres au nord, dans l'ancienne capitale, aujourd'hui devenue presque un village, soit Amber, construite en 1592, où se dresse sur la montagne un énorme palais et une citadelle/forteresse saisissants. Nous y avons croisé des éléphants qui portent sur leur dos des touristes trop paresseux pour faire la montée à pied, comme tout le monde, et des dromadaires, un peu avant d'arriver sur les lieux. Le déplacement en vaut la peine, ne serait-ce que pour le coup d'oeil du haut de cette montagne. L'état du bâtiment royal est de très belle condition, même si le palais à été abandonné par le fondateur de Jaipur au début du XVIIIe siècle, moment où la cour et la ville a déménagé dans la nouvelle ville de Jaipur. Il faut ici noter que nous sommes devenus des fans des audio-guides qui nous permettent de visiter les lieux en français et avec une excellente qualité descriptive.

Au retour, notre conducteur de rickshaw (tuk-tuk) nous a arrêtés à une fabrique de tapis et de tissus. Nous nous sommes laissés tenter par notre nappe traditionnelle. C'est en effet devenu une tradition avec Marie: nous nous achetons une nappe dans les pays que nous visitons.

Notre excursion au Rajasthan a bien débuté et le sud de l'Inde pourra s'estomper avec plus d'harmonie de cette façon. La prochaine étape est à 100 kilomètres et s'appelle Ajmer.

JCSH

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